Music-Hall est une lettre d’amour. Une lettre d’amour pleine d’ironie et de vérités « Pas toujours bonnes à dire mais défoulantes à faire entendre », à tous ces passionné.e.s qui travaillent dans l’ombre, ni pour la gloire, ni pour l’argent, « Comme ça et pour rien »… Une lettre d’amour à celles et ceux que la réalité ne satisfait pas, à toutes ces personnes qui préféreront toujours la compagnie de l’art et de l’éphémère à celle du confort matériel et des certitudes d’avenir…
Music-hall, pièce écrite en 1989. Récit d’une époque où la Roulotte de Jean-Luc Lagarce se produisait tant bien que mal dans divers théâtres municipaux, centres d’Action Culturelle, salles polyvalentes, avec ses directeurs plus ou moins accueillants, ses équipes techniques plus ou moins compétentes, et son public, pas toujours aimable et attentif.

Des années plus tard, l’auteur imagine une Fille pour nous conter avec légèreté (car la Fille, il faut le dire, est toujours « lente et désinvolte ») toutes ces petites histoires relatives à ce temps-là… Anecdotes, vérités « Pas toujours bonnes à dire mais défoulantes à faire entendre » et rêves de gloire qui dégringolent…
« Une fois, et cela, c’était à Morez, le directeur de la salle des fêtes nous expliqua que la semaine précédente, d’autres avaient eu plus de chance que nous, avec du catch féminin arbitré par un nain. Derrière un rideau, une fois, et cela parlait d’acteurs encore, une chanteuse fondit en larmes aussitôt le rideau baissé et toute la salle l’entendit et éclata de rire. Une comédienne, mais cela, on me l’a raconté, se trompa de ville dans une tournée et au début de la soirée arriva à la porte d’un théâtre fermé tandis que toute la troupe l’attendait à plusieurs centaines de kilomètres de là. »
Jean-Luc Lagarce, octobre 1989
« Qui peut le plus… »
Crédits Photo: Thomas O’Brien